RÉSIDENTS

La Villa Saint-Raphaël

Les ateliers font intervenir des artistes et professionnels multiples et implantés localement. Une volonté commune les anime : placer les résidents au centre du processus de création.

C’est grâce à la générosité, la curiosité et le dynamisme des résidents que ce projet a pu s’ancrer dans la Maison. C’est aussi grâce au soutien dès le début de la direction. Et sans oublier des professionnels de la Villa Saint-Raphaël qui sont essentiels dans ce processus.

Ils permettent aux résidents de découvrir dans la douceur toutes les étapes du projet. Sans eux nous n’aurions pas pu entreprendre un projet aussi ambitieux et prétendre à sa pérennité. Ils sont la relève après le départ de l’équipe de la Carte Sonore sur de nouvelles traces…

Depuis maintenant plusieurs années, Les résidents accueillis à la Villa Saint-Raphaël sont accompagnés dans leur quotidien par des équipes de professionnels.

Cet accompagnement a généré chez eux une socialisation qui permet aujourd’hui l’existence de projets, comme celui des cartes sonores.

PROFESSIONNELS 

Villa Saint-Raphaël, un patrimoine

La Villa Saint-Raphaël est située à Vaise, à mi-hauteur de la colline de Fourvière, à Lyon. L’association Maison des Aveugles, qui la gère, a été fondée en 1932 par le Père Lucien Côte,aveugle lui-même, qui a œuvré toute sa vie pour les personnes déficientes visuelles.

Cette bâtisse du XVIème siècle a été réhabilitée et a fait l’objet d’une très importante extension en 2007. Elle est située dans un grand parc parsemé de dizaines d’arbres plus que centenaires. La vue est imprenable sur la Saône, les Monts-d’or et la colline de la Croix-Rousse.

Il s’agit d’un foyer de vie et d’un foyer d’accueil médicalisé dans lesquels vivent des résidents non-voyants ou malvoyants avec d’autres difficultés associées. Ces personnes adultes de tous les âges aux parcours de vie très divers, partagent une même difficulté : Ils ne peuvent pas vivre seuls.

De beaux et nombreux espaces communs leur permettent de se croiser, de discuter et de se retrouver.

NOTE DE LA DIRECTRICE

Donner de l’âme et du relief à un lieu de vie, c’est le défi qu’Anne Maregiano a relevé avec brio dans la réalisation de la Carte Sonore de la Villa Saint Raphaël.

Pendant trois ans, elle a motivé et accompagné les résidents dans ce projet atypique. Au travers de ce site, vous pouvez découvrir cette carte, telle une déambulation virtuelle parmi nous.

L’âme se trouve dans les bornes sonores. En déambulant, vous entendrez les résidents et les salariés, raconter l’âme de de cet établissement ; celle qui l’anime et l’inscrit dans une histoire qui se transmet.

L’âme se révèle aussi dans les vibrations de la table sonotactile, création originale de Pascale Criton. Inspirée par les sons du quotidien de la Villa Saint Raphaël, la compositrice est allée chercher l’âme de chacun d’eux, pour les transformer en vibrations qui résonnent à l’oreille de chacun.

Le relief, c’est la carte que vous avez devant vous. Avec l’aide des services archéologiques de la ville de Lyon, la déambulation nous emmène entre creux et bosses, plats et faux plats, dans ce lieu de verdure sur les hauteurs du 9ème arrondissement de Lyon. Grâce au relief, chacun peut jalonner l’espace de ses propres repères, alors même que les handicaps des résidents les ont conduits à cette perte.

En transformant l’ordinaire du quotidien en histoires étonnantes, la carte sonore permet à chacun, de laisser un peu de sa trace dans ce lieu de vie où chacun déambule.

Il appartient désormais à chacun d’entre nous, de ne pas en perdre la trace…

Béatrice Mercier
Directrice de la Villa Saint Raphaël

NOTE DE L’AUTEUR

La Carte sonore, de traces en traces… est née d’une première rencontre avec les résidents de la Villa Saint-Raphaël en 2014. Je me souviens de l’accueil chaleureux et souriant de Marianne et Patrick ainsi que des bonjours des résidents en déambulant dans la Villa et son parc dont la vue m’a subjuguée.

Cette rencontre m’a tout de suite donnée envie de leur proposer de réaliser des portraits de résidents en vidéo. Leur première réaction a été : « Mais on ne voit pas ? » Effectivement, quelle idée farfelue. Je leur ait dit que la vidéo n’était que le support de restitution, mais que l’écriture utilisée pour raconter leurs histoires allait être les sons, leurs corps, leurs mots. Ils ont pris confiance et ont décidé de relever le défi.

Deux ans plus tard, nous avions réalisé 14 portraits qui ont permis d’ouvrir des fenêtres sur leur vie et d’établir un lien de confiance indélébile entre les résidents et moi.

Cette aventure ne pouvait pas s’arrêter là. Ils m’avaient eu…

Au cours de nos échanges et du travail régulier dans la réalisation des portraits, ils se sont confiés. Ils m’ont dévoilée leurs envies et leurs rêves… Lors de mes promenades ou mes rêveries, j’ai observé leur quotidien, leur déplacement et j’ai entendu leurs craintes.

Ce qui m’a le plus étonnée, c’est que les résidents ne connaissaient pas leur Maison, à la fois son histoire et son architecture. Ils craignaient de se déplacer seul en-dehors de leur unité. En même temps, ils étaient vifs, curieux, assoiffés de découverte et de rencontre.

Tout cela ne pouvait être que les premières pierres d’un projet pérenne, multidisciplinaire, fort en sens pour les résidents.

Je souhaitais aussi réaliser un projet dont les résidents seraient les initiateurs et acteurs dans toutes les phases de création ; un projet utile pour eux, qu’il leur apporte du bien-être ; un projet riche en rencontre qui met autour de la table des disciplines artistiques ou culturelles multiples. Ils avaient comme par magie, ouvert une boite de pandore en moi que je ne pouvais plus refermer.

C’est un peu comme ça que La Carte Sonore, de traces en traces… est née. 

Nous voilà donc lancés dans cette aventure extraordinaire qui nous dépassait un peu, mais qui était soutenue par notre enthousiasme rayonnant et débordant.

Je remercie particulièrement les résidents, car ils ont été mon moteur pour avancer même dans les moments de doute. Particulièrement à Cécily qui a été présente jusqu’au dernier jour. Son sourire, sa vitalité, sa générosité fait partie de ce projet à tout jamais. 

Je peux dire aujourd’hui que je suis très fière d’avoir pu mener à bien cette aventure, pas seulement pour ces dispositifs réalisés, même si cela en fait partie, mais surtout pour toutes les rencontres qu’il a pu susciter et qui resteront dans le cœur de chacun.

Merci à tous de m’avoir fait confiance. Je crois énormément au rôle de l’art et de la culture dans la construction humaine. 

Bon voyage à tous et que l’aventure continue où que vous soyez…

Anne Maregiano
Artiste-réalisatrice, initiatrice du projet 

Partenaires culturels
Partenaires financiers
Autres partenaires

Nous remercions chaleureusement : Elise Allirand, Françoise Borne Da Silva, Jeanne Caussé, Laure Cazaubon, Laurence Drake, Clément Fessy, Laurent Gérard, Mayeul Favre, Sophie Guillain, Benoit Guillemont, Flavie Lab, Vanessa Lassaigne, Philippe Lecat, Sanae Lecat, Severine Legrand, Pierre Le Monnier, Roselyne Letailleur, Gwendoline Lefebvre, Mireille Lemahieu, Alexis Levy, Kiti Mignotte, Catherine Morinière, Patrice Maregiano, Souhila Omar, Adeline Piketty, Léa Pradon, Elisabeth Rull, Julie Sorlut, Arthur Vuillard, Monique Waintrop

Crédits Photos : Jean-Luc Fortin, Charlène Bergeat, Anne Maregiano,
Baptiste Le Marchal et les professionnels de la Villa Saint-Raphaël…